Robert Surcouf, héros éternel de Saint-Malo
Il est des personnages qui marquent des villes comme d’autres marquent leur profession ou leur art. C’est pourquoi Robert Surcouf sera toujours lié à Saint-Malo, autant que Mozart à Salzbourg ou Gutenberg à Mayence.
Ce célébrissime marin, né à Saint-Malo en 1773, est devenu en quelques années le plus redoutable corsaire français de tous les temps, mais aussi un armateur et un propriétaire terrien prospère.
Ayant soif d’aventure et de succès, il s’engage dans la course en mer à l’âge de 13 ans et gravit tous les échelons jusqu’au rang d’officier de marine. Il peut alors se lancer dans une carrière de corsaire en tant que capitaine de navire. Après des débuts brillants à la limite de la piraterie en 1795, il est finalement doté d’une lettre de change et remporte de très nombreuses victoires dans l’Océan Indien et sur la route des Indes. Entre 1795 et 1801 et lors de sa dernière campagne en mer en 1807, il attaque plus de 50 navires, principalement britanniques, et fait 44 prises. Son audace, son habileté à la manœuvre et ses talents de tacticien, font de lui le plus grand cauchemar de la marine marchande britannique, incapable de l’éradiquer de la route de ses navires, malgré les importants moyens mis en œuvre.
En 1809, il met fin définitivement à son activité de corsaire pour se concentrer sur celle d’armateur, son prestige et sa fortune faisant de lui l’un des principaux acteurs de cette profession à Saint-Malo, avec cependant moins de succès. Cédant comme tant d’autre à l’appât du gain et malheureusement pour sa légende, il participe au commerce de la traite négrière, même si cette activité reste minime. Parallèlement il consolide sa position de propriétaire terrien et la fin de sa vie, en 1827, il est à la tête de 800 hectares autour de la ville et d’une confortable fortune personnelle, bien inférieure à sa légende et à sa réputation de Londres à Calcutta.
Robert Surcouf est aujourd’hui l’un des emblèmes de Saint-Malo et celui qui fit en son temps la fortune et la renommé de ce port breton se retrouve maintenant célébré un peu partout dans la ville.