Un pèlerinage millénaire
Si aujourd’hui le Mont Saint-Michel est un site touristique mondialement connu, il a avant tout été un haut lieu de pèlerinage de la chrétienté. Depuis 1300 ans, des pèlerins convergent de l’Europe entière en empruntant les « Chemins de Paradis » afin de chercher auprès de l’Archange Saint-Michel l’assurance de l’éternité. Représenté en chevalier ailé terrassant le mal, il est le défenseur de la Foi, le Champion du Bien. Protecteur, il veille aussi au salut des âmes en les guidant vers l’enfer ou le Paradis.
Le premier récit de pèlerin est celui d’un moine franc portant le nom de Bernard vers 867. C’est cependant à l’approche de l’an mille que le culte de Saint-Michel prend de l’ampleur. En effet, aux vues des invasions normandes et de la multiplication des troubles féodaux, les gens du peuple ressentent de plus en plus le besoin d’invoquer l’Archange protecteur et d’emprunter les grands chemins. La guerre de Cent ans augmentera également l’aura protectrice de ce prince de la foi, le rocher ayant vaillamment résisté à l’occupant anglais. C’est donc à la fin de cette guerre, au XVème siècle, que le culte de Saint-Michel sera à son apogée.
Si ce pèlerinage était avant tout populaire, de nombreux rois de France sont également venus implorer la grâce divine sur le Mont. Les Capétiens priaient l’archange avec ferveur, Saint Louis en avait fait le gardien de la Sainte Chapelle veillant sur les reliques.
La révolution française supprima les ordres religieux et transforma l’abbaye en prison, ce qui eut pour conséquence l’arrêt des pèlerinages, l’accueil des pèlerins étant devenu impossible.
Ce n’est qu’au milieu du XIXème siècle que le lieu retrouva sa fonction première et que les croyants reprirent le chemin du Mont.
De nos jours encore, des chrétiens venus du monde entier viennent prier dans ce lieu saint en empruntant les voies que des milliers d’autres ont tracées avant eux.