L’abbaye du Mont-Saint-Michel : un joyau architectural

Si les fondations de l’abbaye bénédictine du Mont-Saint-Michel datent de 966, l’ensemble des bâtiments arbore aujourd’hui des styles très différents, allant du carolingien de ses origines au gothique flamboyant, en passant par le roman. Lieu de prière, de travail et de pèlerinage, mais aussi de multiples batailles, l’abbaye du Mont-Saint-Michel évolua au gré de son activité, de ses agrandissements et des régulières destructions puis reconstructions, durant le Moyen Âge et jusqu’au XIXe siècle.

Les travaux de construction de l’église abbatiale visible actuellement, ainsi que ceux de l’aumônerie des pèlerins, du promenoir et du dortoir des moines, du cellier et de l’aumônerie de la future Merveille, ont débuté au XIe siècle. Les restes de l’abbatiale originale, Notre-Dame Sous-Terre, ont été retrouvés et restaurés au XIX et XXe siècle. Au début du XIIe siècle, une partie de la nef s’écroule sur les bâtiments conventuels, qui nécessitent une première reconstruction. En 1421, le chœur roman subit un sort identique et sera reconstruit entre 1446 et 1523 dans le style de l’époque, le baroque flamboyant. A la suite de l’incendie de 1776, on construira la façade actuelle, après démolition des trois travées ouest de la nef. C’est à cette occasion que sera coupée en deux Notre-Dame Sous-Terre.

Au XIIe siècle, sous la direction de l’abbé Robert de Torigni, l’ensemble des bâtiments se trouvant à l’ouest et au sud-ouest de l’abbaye, regroupant des logis, une officialité, une hôtellerie, une infirmerie et la chapelle Saint-Etienne, fut édifié. Un treuil fut également mis en place pour ravitailler les prisonniers enfermé dans cette nouvelle prison royale que devient l’abbaye.

Le Lieu de résidence des moines, appelé Merveille, date lui de la période gothique et fut construit entre 1211 et 1218. Quant au cloître, il n’est pas situé au centre de l’ensemble architectural, comme le veut la tradition mais dans le prolongement de la Merveille.

A l’est, les bâtiments de la Belle Chaise, une salle des gardes et une nouvelle officialité furent édifiés sous l’abbé Pierre Turstin au milieu du XIIe siècle. La partie fortifiée, à l’est de l’abbaye, est complétée vers 1393, sous la direction de l’abbé Pierre Le Roy, par les deux tours du Châtelet, la tour Perrine, une Bailliverie et un logis personnel pour l’abbé. L’abbé Robert Jollivet, suite à la bataille d’Azincourt qui vit la défaite de la chevalerie française, fit construire un rempart pour protéger la ville et une citerne d’eau douce pour alimenter le Mont-Saint-Michel.

Enfin après le classement du lieu en monument historique, en 1874, une fine flèche gothique est érigée, couronnée d’une sculpture de l’archange Saint-Michel du sculpteur Emmanuel Frémiet.

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