L’abbaye du Mont-Saint-Michel : un joyau très convoité
Ce monument mondialement connu et classé au patrimoine mondial de l’Unesco, est aujourd’hui le 3e site touristique le plus visité de France, après le Château de Versailles et la Tour Eiffel. Mais son histoire n’a pas été de tout repos et si les rois de France s’y rendaient en pèlerinage, l’abbaye a bien failli ne plus être aujourd’hui, car elle fut souvent placée au cœur de conflits armés.
L’histoire de l’abbaye du Mont-Saint-Michel commence en 709 avec l’édification d’une église et d’un chapitre de 12 chanoines, dédiés à l’archange Saint-Michel. Ce lieu de culte deviendra au cours du IXe siècle un lieu de pèlerinage important. Mais l’année 966 marque la véritable naissance de l’abbaye bénédictine de Saint-Michel sur le site du mont.
L’abbaye, par sa notoriété et sa position, devient alors un enjeu stratégique aussi bien que symbolique et religieux. De ce fait, elle subira de nombreux assauts au cours de son histoire et sera dotée de tours et de remparts lors de la guerre de 100 ans. Au XIIe siècle, l’abbaye rayonna dans toute l’Europe grâce à son activité de traduction de textes, notamment ceux d’Aristote. Sa bibliothèque comprenait d’ailleurs de très nombreux ouvrages et manuscrits, dont certains sont encore visible au scriptorial d’Avranches. Après le XIIe siècle, cependant, son influence va décliner jusqu’à la faire transformer en prison royale et elle finit par acquérir le triste surnom de « Bastille des mers« . Elle ne perdra ce statut d’abbaye-prison qu’en 1863, année de fermeture de la prison.
Au XIXe siècle, l’abbaye acquière le statut de monument historique et la restauration de ce chef d’œuvre de l’art gothique français peut commencer. Le culte y sera restauré en 1922 et en 1966, pour le millénaire du lieu, une communauté de moines bénédictins s’y installa jusqu’en 2001. Ils ont été depuis remplacés par les frères et les sœurs des fraternités monastiques de Jérusalem.
L’abbaye est aujourd’hui gérée par le Centre des Monuments Nationaux.